D’un printemps à l’autre, faire mouvement !

11/05/2017 17:46

Quoi qu’on en dise, du printemps 2016 à aujourd’hui, il y a une constante dans la rue : la présence déterminée de la jeunesse. Si la jeunesse n’a bien évidemment pas fait toute seule le mouvement contre la loi Travail, c’est son irruption récurrente, incontrôlable qui a posé la signature singulière de cette lutte. Une fois l’été passé, c’est encore la jeunesse qui a tenté de s’organiser pratiquement à partir d’un constat devenu entre-temps flagrant : l’inanité du spectacle électoral. Ce fut la tentative initiée par « Génération ingouvernable ». Quand est survenu le viol de Théo, c’est encore elle qui, presque seule, dans les banlieues comme dans les centres-villes, a refusé de laisser passer cette ignominie. Face à la passivité générale, elle a littéralement sauvé l’honneur. Alors que tout le monde est bien forcé de constater l’absurdité de mois entiers de farce présidentielle, il n’y a que la jeunesse, et quelques sections syndicales, qui ont jugé impossible de ne pas prendre la rue au moment du premier tour et de l’entre-deux tours.

 

Lors de la manifestation du 1er Mai à Paris, la police a fait une manœuvre qui mérite d’être comprise politiquement. Elle a tenté de séparer le « cortège de tête » du corps de la manifestation en vue de le nasser. Il n’a tenu qu’à la solidarité de certains syndicats et de tous ceux qui tentèrent alors de rejoindre la tête de cortège que la police ait dû renoncer à embarquer 300 personnes d’une traite. Cette manœuvre policière illustre parfaitement ce que les gouvernements redoutent politiquement : que s’établisse entre la jeunesse politisée et tous ceux qui n’en peuvent plus de l’aberration régnante une complicité pratique.

 

Avec Macron, chacun sait à quoi s’attendre. Quelque chose entre Margaret Thatcher et Tony Blair. C’est pour cela qu’il faut, plus que jamais, agir sans attendre. Que Macron n’ait même pas le temps de commencer à dérouler son programme, avant que ça bloque, avant que ça grève, avant que ça charcle. Macron, c’est le jeune idéal d’un monde de vieux. C’est le dernier masque en date du vieux monde. Un simple pantin du capital. Nous préférons devenir autonomes plutôt que nos propres patrons. Nous préférons monter des barricades plutôt que des start-up. Nous préférons occuper une Maison du Peuple à Rennes plutôt que de nous laisser occuper par le travail et les distractions prescrites. Nous préférons toujours construire la Commune à Notre-Dame-des-Landes ou à Bure plutôt que de tenir les murs d’uns société capitaliste qui s’effondre. Nous préférerons toujours brûler les palais plutôt que de crever de burn out.

 

Source et article complet : https://lundi.am/D-un-printemps-a-l-autre-faire-mouvement