25-27 Septembre 2020 - contre l'atome et ses déchets

03/09/2020 19:40

APPEL A PRÉCIPITER L’OCCLUSION DU NUCLÉAIRE FRANÇAIS

En cet été 2020, si une chose est certaine c’est l’incertitude qui se propage comme la pandémie et perturbe les certitudes bien programmées par les empires multinationaux et leurs ingénieurs. EDF, particulièrement autonome dans le sabotage de ses propres projets ces deux dernières décennies, n’échappe évidemment pas à la règle. L’annonce dans la presse par le président de la région Centre-Val de Loire, le 30 juin dernier, de l’abandon du projet de piscine d’entreposage centralisé pour ses combustibles usés à Belleville sur Loire, n’en est qu’un énième symptôme. Difficile, par les temps qui courent, en effet, d’installer 10000 tonnes de déchets nucléaires en bord de Loire !

Ce serait donc finalement à La Hague qu’EDF créerait un nouveau site spécifique pour cette piscine géante, sur les lieux de l’installation nucléaire d’ores et déjà la plus importante de la planète. L’objet principal de ce projet consiste à pérenniser, pour les cent prochaines années, l’exploitation du parc nucléaire français (alors qu’on ferme des réacteurs et qu’on est incapable d’en construire de nouveaux). Tout en maintenant sa dangereuse, coûteuse et inutile filière de retraitement des combustibles usés (conçue stratégiquement pour la mythique filière des réacteurs à neutrons rapides, qui n’ont jamais bien fonctionné, sur laquelle les dernières recherches du programme ASTRID ont été abandonnées en 2018). Une solution de facilité donc, consistant à continuer sans rien remettre en cause, qu’on reléguerait encore au Nord-Cotentin. Pour le moment, rien n’est décidé, alors que l’engagement avait été pris, dans le Plan National de Gestion des Matières et des Déchets Radioactifs (PNGMDR), de déposer une demande d’autorisation de création avant la fin 2020.

En attendant, c’est Areva-Orano qui entrepose les combustibles au plutonium (MOX) usés qui appartiennent à EDF alors que, dès 2010, l'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) avait formellement identifié le besoin stratégique de disposer de nouvelles capacités d’entreposage à l’horizon 2030… si toutefois les conditions idéales d’exploitation de l’usine de retraitement de La Hague sont réunies. En effet, dans les dix années à venir, à la moindre perturbation comme celle que nous venons de vivre, les combustibles usés s’accumuleront plus vite que prévu, et le délai de remplissage des piscines existantes s’en trouvera réduit. Autrement dit : on ne prend pas la peine de maîtriser les problématiques présentes, bien au contraire, on laisse traîner la question pourtant chronologiquement prioritaire de l’entreposage des déchets existants. Tandis que, depuis vingt-cinq ans, la nucléocratie s’acharne à nucléariser à grand frais industriels, politiques et policiers, la Meuse, l’Aube et la Haute-Marne, pour y construire un pharaonique tombeau pour des milliers d’années...

A force de vouloir jouer au jeu dangereux de la globalisation dans la cour des grands, les dirigeants d’EDF et d’Areva-Orano, avec la totale complicité des gouvernements successifs, ont multiplié les erreurs industrielles et politiques et trahi la nation rayonnante dont ils se sont pourtant toujours faits les hérauts. Les conséquences de multiples affaires de corruption, de dissimulation et d’échecs industriels sont catastrophiques : l’industrie française et la puissance nucléaire qui la soutient sont désormais en état de faillite à la fois économique et technologique.

Face à la situation particulièrement critique dans laquelle se trouve la filière aval de retraitement et de gestion des matières et des déchets radioactifs, nous appelons donc à nous rejoindre, du 25 au 27 Septembre 2020, à Saint-Amand-en-Puisaye dans la Nièvre, pour fêter, avec la coordination Piscine Nucléaire Stop, l’abandon de cette méga-piscine sur les berges de la Loire, ainsi qu’à poursuivre ensemble les discussions stratégiques, pour empêcher le maintien du projet à La Hague ou ailleurs, afin de précipiter l’occlusion de l’industrie nucléaire ! En effet, si celle-ci ne trouve pas rapidement de « parade » au retard pris comme le lui demande l’ASN, elle devra faire face à une fermeture forcée de l’ensemble de ses réacteurs, comme le rappelle fort justement une analyse de l’Association Contre la Radioactivité dans l’Ouest (ACRO) de 2018.

Non à l’atome et à ses déchets, ni à Belleville, ni à La Hague, ni à Bure, ni ailleurs !

 

 

Source : https://ni-belleville-ni-ailleurs.frama.site/