Catherine Ferrier enfonce le clou de l'irresponsabilité des pouvoirs publics

28/11/2017 18:00

Les demandeurs d'asile du PRAHDA de Bourges ont courageusement organisé une marche jusqu'à la préfecture pour remettre une lettre en forme d'appel à l'aide à la préfete du Cher, Catherine Ferrier.

Il lui a été expliqué l'incapacité et le refus de l'Etat italien de prendre en charge les demandes d'asile des dublinés venus de France. En témoignent bon nombre de personnes, demandeurs d'asiles eux-mêmes et citoyens français les ayant accompagnés. Les images à Rome montrent même la violence déchaînée par les pouvoirs publics italiens contre les réfugiés, chassés à coup de canons à eau des places publiques.

Être emmené en Italie par l'Etat français, c'est se retrouver aussitôt mis à la rue, sans aucune alimentation, et avec peu d'espoir de se faire remettre la moindre "preuve" individuelle du refus italien d'appliquer cette loi. C'est une vie mise en danger pendant cette tentative. Nous entrons en plein hiver, et ce que signifie le discours de la préfète aux demandeurs d'asile, avec tout le privilège de la politesse des puissants, c'est qu'ils allaient pouvoir crever en Italie. Pire encore, elles les a même invités à "écrire" une fois là-bas si cela se passait mal. Peut-être que lorsque nous relaierons ces lettres, elle leur conseillera alors d'essayer un peu plus, avec tous ses encouragements.

La préfète, Catherine Ferrier, a été jusqu'à dire qu'elle n'avait aucun pouvoir de ne pas appliquer cette procédure Dublin, mais s'est elle-même contredite en disant que la procédure normale deviendrait une option si chacun amenait des "preuves". En effet, la souveraineté de la préfecture est totale en la matière. La justification humanitaire suffit à refuser l'application de la préocédure Dublin, en fonction des stiuations. Les preuves, elles, ne manquent donc pas et constellent les médias journalistiques et militants. Ce sont déjà bon nombre de dublinés qui sont revenus et qui sont devenus SDF en France à cause de l'Etat. Car l'Etat juge comme une fraude de revenir de l'Italie, alors que cela n'est pas une option.

Il a été aussi affirmé aux journalistes de France 3 par la préfète que rien de plus ne pouvait être fait concernant les conditions de vie au PRAHDA. Rappelons que cet endroit où sont affamés et isolés les demandeurs d'asile dublinés, est géré par Adoma, entreprise prestataire de service pour l'Etat français.

Depuis un an, aucune rencontre avec les pouvoirs publics n'a pu déboucher sur la moindre résolution pour améliorer les choses. L'irresponsabilité est totale.

La loi, sur laquelle les gratte-papiers haut-placés n'auraient d'après eux aucun pouvoir, risque pourtant d'empirer.